Du ramassage des framboises

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Ramasser des fruits est toujours un acte fatigant, fastidieux, parfois dangereux même quand il faut monter à l’échelle pour les cerises ou se baisser comme pour les fraises.

Le ramassage des framboises est d’une toute autre nature.

Pas de fatigue excessive, pas de danger sinon le risque mineur de sentir la piqure de quelque minuscule épine dans le doigt , chaque fruit ramassé peut être  l’occasion d’un plaisir renouvelé. Je parle évidemment d’un ramassage lent, qui prend son temps, le temps de laisser venir et voguer les pensées. Que les productivistes aillent ramasser autre chose, ailleurs.

C’est le matin tôt, ou le soir avant le coucher du soleil, pendant certains après midi frais aussi que le ramassage sera le plus gouté.

Ecarter doucement les branches du framboisier de préférence par le haut, c’est là que les épines sont le moins cruelles. Chercher du regard ou par légers tâtonnements. La framboise se cache souvent  sous les feuilles, se refuse. Le cueilleur impatient passera à côté. Dès que le fruit est repéré vérifier sa couleur. Le fruit rose sera délaissé pour un autre jour à venir. Il doit être bien rouge et même quasiment violine. Délicatement le saisir, le faire rouler entre les doigts, sentir son velouté, il se détachera tout seul sans rien opposer et glissera au creux de la main. Porter le fruit à la bouche, le faire rouler un instant sur le bout de la langue puis lentement l’écraser doucement entre langue et palais. Laisser le nectar fondre avec la salive et couler vers la gorge.

Rêver, recommencer.

Et quand la saison sera terminée, me direz- vous ?

 Espérer qu’elle revienne.

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